dimanche 16 mars 2025

Le populisme une exacerbation des contradictions du capitalisme

La montée des populismes : la droite.

La question du populisme est prégnante tant à droite qu'à gauche. En avril 2011 Werner T. Bauer analysait déjà la montée des populismes de droite en Europe.

Il en donnait une méthodologie :

"Le populisme se nourrit du « scandale » (qu’il met souvent lui-même en scène) et de la « crise » permanente. Le populiste fournit les scandales ; en contrepartie, les médias lui apportent la célébrité."

Son analyse prédictive s'est révélée juste :

"Il est donc effectivement à craindre que le populisme de droite ne devienne le seul contrepoids aux convulsions productivistes d’une économie mondialisée et déréglementée."

Il rejoint en cela les écrits de Jacques Ellul sur le fascisme fils du libéralisme

"L’économie libérale était obsédée par la question de la production. Il fallait produire au maximum et par là développer ce qu’on appelait l’économie générale, et le libéralisme insistait sur le fait que la meilleure méthode de production était, sans contredit, la méthode de libre concurrence et de libre échange. [...] Les industriels ont cherché du fait de la libre concurrence à fausser l’équilibre à leur profit, mais du fait du laisser faire, ils n’ont pas essayé de le fausser dans l’économie, les portes leur étaient fermées ici. [...] En définitive, et c’est là le point marquant du développement extrême de l’économie libérale : multiplication des emplois et des dépenses improductives. Cette multiplication n’arrivait pas cependant à employer tous les ouvriers libérés. Chômage consécutif. Après l’abandon des techniques récentes, l’abandon des forces humaines de travail. [...] Mais au travers de ce stade d’économie dirigée (stade fatalement amené par le libéralisme comme nous l’avons vu) nous voyons apparaître le fascisme lui-même."

La montée des populismes : la gauche.

Le populisme, qu'il soit de droite ou de gauche, se caractérise par une opposition entre "le peuple" et "les élites". Cependant, ces deux formes de populisme se distinguent par leurs idéologies, leurs cibles et leurs propositions politiques. 

Le populisme de droite cible principalement les immigrants et les élites politiques, tandis que le populisme de gauche s'attaque aux élites économiques et aux structures qui maintiennent les inégalités. Justice sociale et économique, anti-élitisme et solidarité internationale sont les fondamentaux des populistes de gauche, cela diffère diamétralement des fondamentaux des populistes de droite. 

Le parallèle pouvant être fait se porte sur la présentation médiatique de ses objectifs politiques. Nous penserons aux méthodes de communication de La France Insoumise où la création de scandales est organisée parfois au détriment du sujet politique de base : par exemple les réformes destructrices du système de retraite français.

Thomas Portes, le pied sur un ballon sur lequel on distingue le visage du ministre du Travail, Olivier Dussopt.

Sophia Chikirou comparant Fabien Roussel à Jacques Doriot.
.
Dans leur livre "Hégémonie et stratégie socialiste" daté de 1985, Ernesto Laclau et Chantal Mouffe rejettent le déterminisme économique marxiste et l'idée que la lutte des classes est l'antagonisme central de la société. À la place, ils proposent une approche centrée sur le "discours" et la contingence des relations sociales.

Laclau fonde sa pensée sur son expérience personnelle ayant vécu et analysé le péronisme argentin. Laclau a analysé comment, durant son exil, Perón a réussi à articuler un discours capable de fédérer diverses demandes sociales et politiques, créant ainsi une identité collective parmi des groupes hétérogènes. Cette capacité à unifier des revendications disparates autour d'un leader charismatique a été centrale dans la conception de Laclau du populisme en tant que stratégie politique.


En 2005, dans le livre "La raison populiste" il décrit le populisme comme une logique politique. Il y théorise les signifiants vides. L'utilisation stratégique des signifiants vides permet aux acteurs politiques de construire des discours hégémoniques, c'est-à-dire des récits dominants qui orientent les perceptions et les actions au sein de la société. En investissant des signifiants vides de significations spécifiques, les forces politiques cherchent à obtenir un soutien maximal pour leur vision du monde. Cette lutte pour le contrôle des signifiants vides est au cœur des dynamiques politiques et des processus de légitimation du pouvoir. 

Ce sont des termes ou symboles comme "égalité" ou "nation" suffisamment vagues pour fédérer des groupes divers autour d’une cause commune. Par exemple, un leader populiste peut incarner ce signifiant, cristallisant les espoirs et frustrations d’une population.

"JE SUIS LE BRUIT ET LA FUREUR, LE TUMULTE ET LE FRACAS"


Dans son essai "Les Institutions invisibles", Pierre Rosanvalon analyse la crise de défiance et l'érosion du lien social qui fragilisent les démocraties contemporaines, préparant le terrain aux populismes autoritaires et xénophobes. Cette érosion du lien social et la défiance généralisée envers les institutions formelles sont le signe d'une fragilisation de la légitimité politique. Cette situation, illustrée par des exemples comme la République de Weimar s'effondrant face au nazisme, prépare selon lui le terrain aux "mirages populistes" et à un "fatalisme résigné". La démocratie, bien que dotée d’institutions qui fonctionnent, devient politiquement impuissante si elle perd ces fondations invisibles.

Le philosophe Michaël Fœssel et le sociologue Etienne Ollion établissent eux aussi une critique du populisme. Dans leur ouvrage "Une étrange victoire. L'extrême droite contre la politique", ils analysent l'influence du langage de l'extrême droite dans le débat public et mettent en garde contre le risque pour la gauche de se laisser entraîner dans des dérives populistes


C'est une analyse également partagée par Bruno Karsenti.


Une analyse de la montée des populismes


Un décalage se créée entre l’évolution des technologies et l’inadaptation des rapports de production. L’automatisation, la mondialisation et la numérisation transforme profondément l’appareil productif, mais les rapports de production que sont la propriété privée des moyens de production et l’organisation du travail restent souvent figés dans un schéma de domination capitaliste.

Ce décalage entraîne non seulement une baisse tendancielle du taux de profit mais également une précarisation des travailleurs. L'intelligence artificielle et la robotique augmentent la composition organique du capital par le rapport entre capital constant et le capital variable. Cette évolution réduit la part du travail humain dans le processus de production, et affecte le taux de profit. 

En 2024, la Bourse américaine, notamment l’indice S&P 500, a enregistré des gains de plus de 28 %. Le Nasdaq a affiché une hausse similaire, autour de 30 %. Ces performances ont perduré malgré une croissance aux États-Unis estimée à environ 2 % en 2024.

Les secteurs de la construction, le commerce et l'automobile ont annoncé des plans sociaux, souvent liés à l'automatisation et à l'adoption de nouvelles technologies.  Les groupes Vinci et Bouygues investissent dans l’automatisation, mais les petites entreprises, qui dominent le secteur, n’ont pas les moyens de suivre, d’où des fermetures et des licenciements. 

L’automatisation des caisses, la robotisation des entrepôts, l’arrivée de l’IA pour la gestion des stocks remplacent progressivement les emplois traditionnels. Le commerce en ligne des plateformes comme Amazon ou Temu, concurrence les magasins physiques, rendant certains postes obsolètes. En novembre 2024, Michelin a annoncé un plan social visant 1 250 emplois en France, lié à une baisse des ventes de pneus pour véhicules thermiques et à une transition vers l’électrique. La nouvelle dynamique de production aboutit à une suraccumulation de capital et à la précarisation du travail, le fossé entre la majorité laborieuse et une minorité capitaliste s’élargit. Ce fossé se traduit par une colère collective que certains leaders populistes exploitent pour canaliser le mécontentement, en promettant une réappropriation du pouvoir et une rupture avec l’ordre établi.

La mondialisation et la délocalisation redistribuent la production à l’échelle mondiale et concentrent le pouvoir économique dans certains centres. Ceci créée un sentiment d’exclusion et d’aliénation. Marx analysait l'aliénation des travailleurs comme une conséquence de leur dépossession des moyens de production. Aujourd'hui, cette aliénation se manifeste par un sentiment d'impuissance face à la globalisation et à la technocratie, ce qui pousse certains à se tourner vers des discours populistes qui promettent de "rendre le pouvoir au peuple".

Ces discours populistes aboutissent au fractionnement de la classe ouvrière, divisée entre ceux qui bénéficient encore des restes de l'État-providence et ceux qui sont exclus du système. Cette division affaiblit la solidarité de classe et rend plus difficile l'émergence d'un mouvement anticapitaliste unifié.

La montée des populismes est une conséquence des contradictions et des crises générées par le capitalisme globalisé. 

Illustrations croisées : le cas Trump et Milei

Trump :

Les États-Unis ont subi une désindustrialisation massive depuis les années 1970, avec des usines fermées et des emplois délocalisés vers des pays à bas coûts de main-d'œuvre. Cela a particulièrement touché les régions industrielles du Midwest, autrefois prospères.

La financiarisation de l'économie américaine a accru les inégalités, avec une concentration des richesses entre les mains d'une petite élite, tandis que les classes ouvrières et moyennes ont vu leurs conditions de vie se dégrader.  Selon le Pew Research Center la part des richesses détenue par les ménages à hauts revenus (top 20 %) est passée de 29 % en 1970 à 48 % en 2018, tandis que celle des classes moyennes a chuté de 62 % à 43 %. Selon Yahoo Finance 81 % des actions du S&P 500 sont détenues par les 10 % les plus riches.

Les institutions politiques et médiatiques sont perçues comme étant au service des élites économiques, ce qui a alimenté un sentiment de trahison et de colère chez une partie de la population. Toujours selon le Pew Research Center, la confiance des Américains dans le gouvernement fédéral est tombée à 17 % en 2024, proche de son plus bas historique (15 % en 2011). Une enquête spécifique révèle que 74 % des Américains pensent que "les politiciens travaillent pour les intérêts des grandes entreprises et des riches" plutôt que pour le peuple.



Une étude Gallup/Knight Foundation montre que 55 % des Américains jugent les médias "biaisés" en 1999, contre 32 % en 2016. 


Donald Trump a su exploiter et canaliser cette colère en se présentant comme le défenseur des "oubliés" de la globalisation, promettant de "rendre sa grandeur à l'Amérique". Son discours anti-élites, anti-médias et anti-globalisation a résonné auprès des travailleurs précarisés. Cette canalisation s'est exprimée par la désignation de boucs émissaires : les immigrés, les élites "cosmopolites", et les accords commerciaux type ALENA.  Dans son premier mandat, Trump a poursuivi des politiques économiques néolibérales, comme la réduction des impôts pour les entreprises et les riches, tout en dérégulant davantage l'économie. 

La manipulation : Le vote de la catégorie ouvrière des électeurs de Trump, a permis la mise en place d'un programme qui ne répondait pas à leurs intérêts économiques réels. 

La Tax Cuts and Jobs Act de 2017 a permis des augmentations salariales. Cependant elles ont principalement profité aux hauts revenus, aux propriétaires et aux cadres, laissant les 90 % inférieurs des travailleurs inchangés. Les salaires médians ont augmenté de seulement 0,09 % de plus dans les deux ans suivant la réforme.

Trump a imposé des droits de douane sur des produits chinois (25 % sur 250 milliards de dollars d’importations), visant à protéger les emplois industriels américains. Les ouvriers industriels n’ont pas vu de retour massif d’emplois, tandis que les coûts des biens de consommation (électroménagers, vêtements) ont augmenté pour tous. Selon le Bureau of Labor Statistics, les emplois manufacturiers aux États-Unis sont passés de 12,4 millions en janvier 2017 (début du mandat de Trump) à 12,8 millions en février 2020 (avant la pandémie), soit une augmentation de seulement 400 000 emplois en trois ans.


Cela illustre le concept de "fausse conscience", où les travailleurs soutiennent des politiques qui renforcent leur propre exploitation.

Milei : 

L'Argentine était confrontée à une inflation galopante, à une dette publique insoutenable et à un chômage élevé. Ces problèmes sont en partie liés à la dépendance du pays aux capitaux étrangers et aux politiques d'ajustement structurel imposées par le FMI. Les crises économiques répétées ont appauvri une grande partie de la population, créant un terreau fertile pour les discours populistes. Les partis traditionnels péronistes et libéraux étaient perçus comme corrompus et incapables de résoudre les problèmes du pays.

Selon les données de la Banque mondiale et de l'INDEC, les inégalités de revenus se sont creusées au cours des dernières décennies. Les 10 % les plus riches de la population concentrent une part disproportionnée des richesses, tandis que les 40 % les plus pauvres voient leur situation se dégrader.


En Argentine, comme dans de nombreux autres pays, les médias sont largement contrôlés par un petit nombre de groupes puissants. Depuis les années 1990, sous les présidences de Carlos Menem et Fernando de la Rúa, les politiques de dérégulation ont favorisé la consolidation de grands groupes. 



Le groupe Clarín, possède des journaux (Clarín, le plus vendu), des chaînes de télévision (El Trece, TN), des radios (Mitre), et contrôle Cablevisión, un leader des télécoms. 

Une étude de l'Open Edition Journals note que 78 % du marché des médias était concentré entre les quatre premiers opérateurs en 2009 (Clarín, Uno, Vila-Manzano, Cadena 3). Paradoxalement la politique de dérégulation prônée par Milei via la Ley Omnibus a permis le renfort de ces grands groupes. En 2024, Clarín a renforcé sa position dans les télécoms via Cablevisión, profitant de la libéralisation des services internet et de la fin des régulations strictes sur les fusions. Ce qui conduit Milei a vouloir contrecarrer les effets de sa propre politique.

Cette concentration limite la diversité des opinions et renforce la perception que les médias servent les intérêts des élites. Le cabinet de conseil Zubán Córdoba y Asociados nous apprend que 80,5 % ont déclaré avoir une "méfiance" envers les médias, seulement 14,2 % ont déclaré avoir encore "confiance".

La manipulation médiatique: Les inégalités économiques et la défiance envers les médias se renforcent mutuellement. Cette défiance a ouvert la voie à des figures populistes comme Javier Milei, qui utilisent les réseaux sociaux et les médias alternatifs pour diffuser leur message. Milei, par exemple, a construit sa base électorale en critiquant violemment les médias traditionnels et en se présentant comme une voix alternative.


Javier Milei incarne un populisme libertarien qui prône une réduction drastique de l'État, une dérégulation massive de l'économie et une libéralisation totale des marchés. L
es travailleurs ont voté Milei en masse (40 % des 18-34 ans, selon Exit Polls 2023), séduits par son rejet de la "caste" et ses promesses de prospérité via le marché libre.

La DNU a conduit a la suppression des indemnités de licenciement, l'allongement de la période d’essai, la réduction des cotisations sociales.

Selon l’INDEC au 4e trimestre 2024, le chômage est resté stable à 7 %, mais le travail informel a grimpé à 47 % de la population active, et les salaires réels ont chuté de 20 % face à une inflation de 289 % en 2024. Les attentes d’emplois stables et bien rémunérés sont trahies au profit des profits patronaux.


Les hausses des tarifs ont amputé le pouvoir d’achat des couches populaires: en un an, le niveau général des prix a augmenté de 67 %, tandis que les services ont augmenté de 174 % et l’éducation de 150 %.  La plus forte augmentation concerne la facture de gaz, en hausse de 573 % par rapport à février 2024, et la facture d'eau, en hausse de 311 %. 

Les profits des entreprises privatisées comme Edenor explosent. Les attentes d’un meilleur niveau de vie sont sacrifiées pour les intérêts des capitalistes.

Selon l'analyse d'Ellul : Le Trumpisme est un enfant du néolibéralisme américain ayant conduit à la paupérisation des travailleurs des Etats Unis d'Amérique.

Milei est un enfant des contradictions du péronisme qui via la présidence de Carlos Menem (1989-1999), a adopté des politiques néolibérales (privatisations, dérégulation, ouverture aux capitaux étrangers), s'éloignant de ses principes originels de justice sociale.

Le deux ont pu canaliser les colères et prospérer sur les conséquences de politiques abaissant le niveau de vie des travailleurs tout en mettant eux-mêmes en place des politiques qui continuent cet abaissement.


Entre le continent Américain et l'Europe : 

L'analyse de Laclau sur le continent Sud Américain se calque sur une tradition caudilliste, une histoire coloniale favorisant une rhétorique anti-impérialiste et une moindre intégration supranationale. 

Les partis de gauche populistes européens n'ont pas rencontré de victoires majeures ou dans la durée. 

L’UE impose des cadres économiques rigides (règles budgétaires, Pacte de stabilité) qui limitent les marges de manœuvre des populistes de gauche. Syriza, par exemple, a dû céder à la Troïka en 2015 sous peine de Grexit, trahissant ses promesses radicales. 

Les systèmes parlementaires en Espagne ou au Portugal obligent souvent les partis populistes de gauche à s’allier avec des sociaux-démocrates modérés (PSOE, PS), diluant leur radicalité. Podemos n’a jamais gouverné seul.

Contrairement aux populismes de droite (RN, Fidesz), qui s’appuient sur des structures centralisées et un nationalisme unificateur, les partis populistes de gauche souffrent de divisions idéologiques (anarchistes vs socialistes, écologistes vs ouvriéristes). Podemos s’est fracturé après 2019 entre Iglesias et Díaz.

Le populisme de droite comme l'AfD en Allemagne capte mieux la colère anti-élite en Europe en jouant sur l’immigration et le souverainisme, thèmes plus mobilisateurs que l’anticapitalisme de gauche dans le contexte actuel.  Le BSW de Sahra Wagenknecht a obtenu 5 % aux dernières élections.

Le modèle de BSW se calquait sur celui de La France Insoumise



L'affaiblissement des communistes européens post effondrement de l'URSS a laissé un vide à gauche, mais il n'a pas été comblé par un populisme de gauche fort. Le populisme de gauche a remporté des victoires en Europe, mais elles ne sont ni importantes ni durables. La capitulation de Syriza face à l’austérité illustre les limites et renvoie aux mesures libérales prises en Argentine dans les années 90. 

Le populisme de droite, est mieux adapté aux angoisses identitaires actuelles, il domine davantage, sait créer un tempo et un agenda médiatique forçant le reste de la droite à suivre ce terrain. C'est une des théories politiques formulées par François Duprat.



Les classes populaires sont souvent divisées entre les travailleurs urbains, les travailleurs ruraux, les jeunes précaires et les retraités. Cette fragmentation rend difficile la construction d'une coalition électorale large autour d'un projet populiste de gauche. Pire cette fragmentation est parfois encouragée par les populistes de gauche, elle renforce alors la théorisation des populistes de droite notamment sous le vocable des "bobos déconnectés."

Le populisme de gauche, lorsqu'il fragmente trop son discours en multipliant les revendications spécifiques, peut involontairement renforcer le narratif du populisme de droite.

En fragmentant les électorats cette gauche participe à la destruction de la conscience de classe unifiée.  La gauche peine à mobiliser un large front populaire contre les inégalités économiques et le pouvoir du capital. Nous nous heurtons à un plafond de verre depuis plusieurs années. 

Comment faire ?

En recentrant le discours sur les antagonismes fondamentaux entre travailleurs et détenteurs du capital, plutôt que sur des oppositions culturelles et sociétales qui divisent plus qu'elles ne rassemblent. 

En adoptant une approche matérialiste et universaliste, la gauche pourra réaffirmer son rôle historique : être la force politique de l'émancipation collective et de la justice sociale.

Dans le cadre capitaliste européen le populisme vainqueur est celui de droite. En appliquant la méthode populiste certains partis de gauche ont involontairement validé des antagonismes qui ne sont pas de classe et donc ont contribué à l'effacement de cette conscience.

Nous devons arrêter cela.