dimanche 2 mars 2025

Le communisme : en revenir ou pas

 Au cour d'une discussion j'ai reçu ce message. C'est un classique que nous recevons souvent.




1) Concernant le déclin politique

Remontons le temps : 

L'Union des Républiques Socialistes Soviétiques est dissoute le 26 décembre 1991. Les accords de Minsk du 8 décembre 1991 (signés par l'Ukraine, la Biélorussie, la Russie) entérinent la fin de L'Union.

Du 19 au 21 août 1991, un pustch est lancé à Moscou. L'objectif était de lutter contre la pérestroïka qui contrevenait directement à la politique communiste établie depuis plus de 60 ans. 

Le 17 mars 1991, un référendum demandait aux pays membres de l'Union s'ils souhaitaient "préserver l'Union des Républiques socialistes soviétiques en tant que fédération renouvelée de républiques souveraines et égales, dans laquelle les droits et les libertés de toute nationalité seraient pleinement garantis".

Sur les 15 Républiques six n'ont pas pris part au vote : l’Arménie, la Géorgie, la Moldavie et les républiques baltes. Toutes les autres ont participé au vote et ont soutenu massivement ce référendum.




Lors des débats sur internet il est souvent souligné que ce référendum visait à valider le fait que l'URSS pour se sauver devait quitter son ancienne organisation socialiste. 

La manière dont est formulé le référendum est vague et a permis des interprétations différentes selon les camps politiques qui se dessinaient : conservateurs, réformateurs, indépendantistes. Les réformateurs voyaient un plébiscite pour le maintien de la glasnost et de la pérestroïka, les conservateurs voyaient un soutien de la population aux idéaux communistes, les indépendantistes refusaient ce référendum puisque les pays Baltes avaient déjà proclamé leur indépendance entre mars et mai 1990.

Mickael Gorbatchev était à l'initiative et un fervent défenseur de ce référendum. Sa politique de la pérestroïka était mise en place depuis 1985. On s'aperçoit que les pays centraux de l'Union (Russie, Ukraine, Biélorussie) ont manifesté un non plus prononcé que les autres pays.

Le même 17 mars 1991, un référendum constitutionnel supplémentaire était donné en Russie et dont la question était "Considérez vous nécessaire l'introduction du poste de président de la RSFSR, élu au suffrage universel ?". Ceci dans le cadre des dissensions entre Gorbatchev et Eltsine sur la gestion politique, le second reprochant au premier de ne pas être assez radical dans son projet de transformation. La population vote pour avec un soutien moins majoritaire que celui voulant préserver l'URSS.



Le 23 février 1991, un rassemblement en défense des forces armées de l'URSS et en soutien à l'intégrité de l'URSS a eu lieu sur la place Manezhnaya à Moscou. Selon les données de la police, environ 250 000 personnes ont participé au rassemblement. Selon d'autres données, le nombre de participants est de 600 000 à 800 000 personnes. L'événement a été organisé par les groupes parlementaires « Soyouz » et « Moscou ». 







Le lendemain, le 24 février 1991, un rassemblement massif des partisans de Boris Eltsine a eu lieu sur la place Manezhnaya. Le nombre de participants à ce rassemblement, selon diverses sources, variait entre 200 000 et 400 000 personnes. La manifestation a été organisée par le mouvement Russie démocratique.



2) Concernant l'économie

Une étude des données analysées par Georges Sokoloff nous permet d'éditer le tableau suivant.

Nous pourrons de prime abord remarquer que la plus forte croissance correspond à la période Stalinienne. Son successeur et contempteur Nikita Krouchtchev accuse une baisse de 8% du taux de croissance, la seconde plus forte baisse correspond à la période de Mikhaïl Gorbatchev avec une chute de 13%. 

C'est en 1985 que Gorbatchev a mis en place les réformes économiques de la pérestroïka. Ces réformes contrevenaient directement à la politique communiste de planification centralisée.

3) Les conséquences de la Glasnost et de la Pérestroïka

"Ils en sont revenus" : Les communistes c'est comme les oignons, ils ne reviennent pas tout simplement parce qu'ils ne sont jamais partis. Commençons par les pays qui se sont séparés de l'URSS avant sa fin officielle.

Préalable : La Loi sur la procédure de sécession de l'URSS a été validée par le soviet suprême de l'URSS le 3 avril 1990.

Analyse des pays Baltes :

Lituanie : 

Entre 1990 et 1992 le parti Sąjūdis est au pouvoir et soutient la privatisation des entreprises d'État, la libéralisation des prix et la transition vers une économie de marché. 

Les élections législatives d'octobre 1992 voient une chute de ce parti qui perd 61 sièges. Le parti démocratique du travail (ancien parti communiste) fait une percée et obtient 73 sièges.

Le programme du parti démocratique du travail visait à protéger les travailleurs et les groupes vulnérables pendant la transition économique. Il proposait de maintenir un système de sécurité sociale fort, avec des allocations chômage, des pensions de retraite et des soins de santé accessibles à tous.

L'élection présidentielle de 1993 confirme cette percée avec l'élection d'Algirdas Brazauskas. Ce parti fut dissous en 2001 suite à un déclin électoral et des scandales de corruption.

Estonie :

Le parti communiste fut interdit en Estonie tout comme en Lituanie. Cependant l'Estonie n'a
pas permis la création d'un parti de gauche descendant direct du parti communiste.

Lors de la fin de l’URSS en 1991, environ 30 % de la population de l’Estonie était russophone, majoritairement des immigrants ou descendants d’immigrants installés pendant les périodes soviétiques (1940-1941, puis 1944-1991).

La loi sur la citoyenneté de 1992 était basée sur le principe de la continuité juridique, selon lequel seuls les citoyens estoniens d'avant 1940 et leurs descendants étaient automatiquement considérés comme citoyens estoniens. Ce qui doit expliquer une participation plus faible à ces élections.

La politique de Mart Laar consistait en une privatisation massive s'appuyant sur les idées de Friedman. Les salaires ont chuté de 45 % en 1992, et l’inflation, bien que maîtrisée après la réforme monétaire, est restée élevée.

Selon son propre aveu "La confiance que les citoyens accordent à leurs dirigeants et le niveau de souffrance qu'ils sont prêts à endurer ont des limites. Le gouvernement a déclaré qu'il ne pouvait aider que ceux qui étaient prêts à faire quelque chose par eux-mêmes. Ce principe s'est avéré impopulaire, mais il a contribué à changer les mentalités."

Une élection présidentielle se tenait à la même période que l'élection législative. On remarque qu'Arnold Rüütel a obtenu le vote populaire majoritaire mais n'a tout de même pas été élu car le quorum de 50 % n'était pas atteint. 

Il a connu la même mésaventure en 1996 et fut finalement élu en 2001.

Lennart Meri, son rival, mettait l’accent sur une vision pro-occidentale et intellectuelle, tandis que Rüütel semblait plus ancré dans une continuité sociale et nationale.

Il a d'ailleurs fondé le Parti populaire conservateur estonien (Eestimaa Rahvaliit), qui combinait des valeurs conservatrices rurales avec une sensibilité sociale, plaidant pour une transition économique moins brutale et un filet de sécurité pour les groupes vulnérables (retraités, agriculteurs).

Lettonie

Les premières élections ouvertes ont eu lieu le 18 mars 1990. Le Front populaire letton a recueilli 131 députés, et le LKP (communistes) 57 députés.

Les affrontements de janvier 1991 ont conduit à la mort de 14 civils. La population lettone en a tenu Michael Gorbatchev pour responsable.

Le LKP a été déclaré anticonstitutionnel le 23 août 1991 et dissous le 10 septembre 1991. 

En 1993, les élection parlementaires furent suivies à près de 89%. Le premier parti élu fut un parti libéral avec 32 %, les deux autres partis élus furent des partis de gauche / centre-gauche  favorables à un État jouant un rôle protecteur pour éviter les excès d’une transition brutale au capitalisme.

Les premières années post-1991 ont vu l’effondrement des garanties sociales de l'URSS en raison de la crise économique (inflation de 950 % en 1992, chute du PIB de 34 % entre 1990 et 1992). 

La Constitution de 1922, garantissait dans son article 112 le droit à l’éducation, et les premières lois éducatives post-indépendance ont visé à préserver un accès universel à l’école publique. 

Cependant, la réduction des financements publics a conduit à des protestations dès 1992, notamment de la part d’enseignants et de parents, qui exigeaient que l’État continue de jouer un rôle actif.

La mise en place de politiques libérales a été sanctionnée par la population dès les élections suivantes où le parti de "La voie lettone" s'est effondré.


Géorgie :

Lors des premières élections ouvertes en 1990 le parti/coalition Table Ronde est arrivé premier. Le parti communiste est arrivé second. Les deux partis promettaient une indépendance vis à vis de l'URSS.

Durant une conférence de mars 1990, Zviad Gamsakhourdia s'opposait à l'idée d'une rupture directe et du retrait immédiat de l'armée soviétique. il préférait suivre la voie dite "lituanienne" consistant à remporter d'abord les élections puis se proclamer indépendant. Il fut suivi par plusieurs partis et forma la coalition "Table Ronde".

En novembre 1990, lors de la première session du Conseil suprême de la République de Géorgie, Zviad Gamsakhourdia a été élu à l'unanimité président du Conseil suprême.

L'élection présidentielle de mai 1991, Zviad Gamsakhourdia est confirmé au poste de président avec 87 % de suffrages exprimés.

Sur cette période de 1989 à 1991, la Géorgie qui proclamait son indépendance vis à vis de l'URSS la refusait à l'Ossétie du Sud. En novembre 1989, l'Ossétie demande à passer au statut de république autonome. C'est un refus de la Géorgie qui assiège Tskhinvali fin novembre 89.

En mai 1991 l'Ossétie du Sud annonce sa volonté de se séparer de la Géorgie et son souhait de fusionner avec l'Ossétie du Nord. La déclaration d'indépendance de l'Ossétie du Sud est faite fin décembre 1991.

Suite au putsch de Moscou d'août 1991, Gamsakhourdia accuse conjointement les Etats-Unis et la Russie de conspirer contre la Géorgie. Plusieurs de ses ministres démissionnent l'accusant de démagogie et totalitarisme. Gamsakhourdia interdit le Parti communiste fin août 1991 et fait révoquer le mandants des 64 députés communistes restants. En septembre, environ 200 journalistes se sont mis en grève pour protester contre la censure. À l’hiver 1991, il ne restait plus qu’une poignée de journaux indépendants. Les Etats Unis exprimaient leur inquiétude concernant les droits de l'Homme. 

L'opposition fait un coup d'état en décembre 91 ce qui conduit Gamsakhourdia à partir en exil jusqu'en 1993. Il est mort (a été tué ? suicide ?) en octobre 1993.

Arménie :

Le 23 août 1990 l'Arménie déclare son indépendance. Le 20 mai 1990 les élections au soviet Suprême portent les communistes en tête. 

La première élection présidentielle a eu lieu en octobre 1991. Levon Ter-Petrossian a remporté l'élection avec 83 % des voix pour 74 % de participation.

En décembre 90, Gorbatchev proposait d'organiser le référendum sur le maintien de l'URSS sur une base renouvelée.

Levon Ter-Petrossian refusa cette proposition a préféra organiser le référendum suivant en septembre 1991 (soit après l'échec du putsch de Moscou) " Êtes-vous d’accord pour que la République d’Arménie soit un État démocratique indépendant en dehors de l’URSS ?".

Avec une participation de 95 % la population valida le terme de ce référendum à plus de 99 %. 

Le 10 décembre 1991 a eu lieu un référendum "Êtes-vous d'accord pour que la République proclamée du Haut-Karabakh soit un État indépendant, qu'elle décide de manière indépendante de ses formes de coopération avec d'autres États et communautés ?". La population a validé à plus de 99 % cette proposition avec 82 % de participation.

Il faut faire une analyse du contexte historique entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Le Haut-Karabagh , région à majorité arménienne, était partie de la République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan sous l'URSS. Dès 1988, des revendications d'autonomie puis d'indépendance émergent chez les Arméniens du Karabagh, qui ont demandé leur rattachement à l'Arménie. L' Azerbaïdjan refuse catégoriquement, ce qui entraîne des émeutes interethniques (pogroms de Soumgaït en 1988, Bakou en 1990).

Le 10 décembre 1991 , le Haut-Karabagh organise le référendum d'indépendance, boycotté par la population azérie. La guerre éclate à grande échelle en 1992 avec le bombardement de Stepanakert. Mai 1992, les Arméniens prennent Chouchi et ouvrent le couloir de Latchin. En 1993, les Arméniens s'emparent de sept districts azerbaïdjanais autour du Karabagh , provoquant l'exode de centaines de milliers d'Azéris. Une estimation de 485 morts civils est donnée pour les victimes azéries. Selon Helsinki Watch, des forces militaires azéries et russes étaient mêlées à la population lorsque les troupes arméniennes ont fait feu. 

La débâcle militaire de l'Azerbaïdjan dans la guerre du Haut-Karabagh conduit au coup d'état de 1993. Heydar Aliyev a été installé au pouvoir, puis confirmé par des élections controversées.

De l'influence néfaste de la politique de Gorbatchev : La Glasnost, en permettant la liberté d'expression et la critique ouverte, a révélé et exacerbé les tensions interethniques en URSS. En donnant une voix aux revendications nationalistes, elle a joué un rôle clé dans l'explosion des conflits interethniques à la fin des années 1980. 

Ces conflits ont non seulement contribué à l'effondrement de l'URSS, mais ont aussi laissé un héritage durable de tensions dans plusieurs régions de l'ex-Union soviétique.

L'incapacité du pouvoir soviétique à réformer l'État sans perdre son autorité et la perestroïka mal gérée ont conduit à la crise économique puis à la désintégration de l'Union des Républiques que pourtant la population appréciait.

4) L'évolution de l'appréciation des populations concernant le communisme

Russie : Au moment de l'effondrement de l'URSS, les premières élections législatives ont porté les libéraux au pouvoir. La Russie a connu une transition économique brutale vers le capitalisme, marquée par une hyperinflation, une chute du niveau de vie et une montée des inégalités. Le KPRF a été fondé en 1993 en tant que successeur du PCUS. Dirigé par Guennadi Ziouganov, il a rapidement émergé comme la principale force d'opposition au pouvoir libéral de Boris Eltsine.




Dès son accession au pouvoir en 1999, Vladimir Poutine a mis en place plusieurs stratégies pour réduire l'influence des communistes et empêcher leur retour au pouvoir. En récupérant les thèmes de grandeur nationale, d'opposition à l'Occident, du rejet des années 1990 et en se positionnant en héritier de l'URSS il a pu vider le KPRF de sa substance. 

Via des lois restrictives, les manifestations organisées par le KPRF ont souvent été interdites ou dispersées par la force, réduisant la capacité du parti à mobiliser son électorat. Des bureaux du KPRF ont été vandalisés ou fermés sous des prétextes administratifs.

Poutine a encouragé la création de faux partis d'opposition contrôlés, comme le Parti communiste de Russie (distinct du KPRF) ou le Parti des retraités , pour diviser l'électorat communiste.

La vision des Russes :

Plusieurs sondages depuis la fin de l'URSS ont été publiés pour voir l'appréciation de la population russe sur les anciens dirigeants et les différents évènements qui ont eu lieu.

En 2017, l'institut de sondage Levada a comparé l'appréciation des différents dirigeants russes dans son histoire. Les mieux perçus sont Lénine et Staline, les plus honnis sont Gorbatchev et Eltsine. Poutine est vu avec respect.




Un autre sondage, cette fois ci récurrent est posé en Russie sur l'effondrement de l'URSS. Que ce soit en mars 1992 ou en 2019 le résultat est similaire : 66 % de la population russe regrette l'effondrement de l'Union soviétique. Une version 2017 de ce sondage nous apprend que ce regret augmente dans les couches les plus âgées de la population. 


Le système économique reste l'une des raisons majeur du regret de l'URSS.



Ukraine : Comme en Russie, la transition économique a été difficile, avec une corruption endémique et des inégalités croissantes.


Dans les années 1990, le KPU bénéficiait d'un fort soutien parmi les personnes âgées, les travailleurs industriels et les habitants des régions orientales et méridionales de l'Ukraine, qui regrettaient la stabilité de l'ère soviétique. Traditionnellement, le KPU était soutenu par l'électorat nostalgique de l'URSS et russophone, notamment dans le Donbass et la Crimée.

Le parti des régions et le Bloc ont concurrencé le KPU par une proposition politique pro russe. 


Au début des années 2000, une nouvelle génération d'électeurs, moins attachée à l'héritage soviétique, a commencé à émerger. Ces électeurs étaient plus ouverts aux idées réformatrices et pro-européennes. La révolution orange de 2004 a marqué la polarisation d'un conflit entre deux fractions de la bourgeoisie ukrainienne, soutenues par des intérêts impérialistes rivaux (Iouchtchenko /Ianoukovitch).  La lutte entre ces factions ne concernait pas l'émancipation des travailleurs, mais le choix d'une dépendance soit envers l'Occident, soit envers la Russie. Le prolétariat n'a pas dirigé le mouvement , et aucune revendication socialiste ou de remise en cause du capitalisme n'a émergé. Le KPU ne s'est pas présenté à l'élection présidentielle de 2004, car il considérait que l'élection serait dominée par un affrontement entre les factions pro-européennes et pro-russes , et qu'il serait plus stratégique de soutenir Viktor Ianoukovitch plutôt que de participer directement à la compétition. 

La politique de décommunisation menée par les autorités ukrainiennes après la crise de l'Euromaïdan de 2014, visant à interdire la propagande et les symboles communistes et nazis. Les lois correspondantes ont été adoptées par la Rada le 9 avril 2015 et promulguées le 15 mai 2015.

La persécution contre les vétérans a continué en 2016, le journal des travailleurs est interdit en 2019. 

Plusieurs centres de sondages se sont penchés sur l'analyse des populations concernant l'URSS. En 2016 Spoutnik affirmait que parmi le 35-64 ans 60 % des Ukrainiens estimaient que la qualité de vie était meilleure en Union soviétique. En 2015, Pew Research Center affirmait que pour 37 % des Ukrainiens la fin de l'URSS était une mauvaise chose.  En 2005, Levada affirmait que 50 % des Ukrainiens regrettaient l'URSS. En 2021, un sondage effectué hors des régions de la crimée et du Donbass montrait que un tiers des ukrainiens regrettaient l'URSS.

Comme pour le sondage Levada en Russie, les plus âgées répondent positivement ainsi que les couches sociales les plus pauvres. 




La population a pu analyser la baisse de qualité de vie depuis la désintégration de l'Union Soviétique. 


5) Conclusion :


Pour Marx, l’effondrement d’un système ne signifie pas la fin de l’Histoire, mais une étape dans la dialectique : les conditions matérielles n’étaient pas pleinement réunies pour une société communiste mature, et cet échec refléterait une transition inachevée vers une société sans classes. Comme nous l'avons vu, la restauration capitaliste, a été orchestrée par les forces bourgeoises internes (oligarques et politiques) et externes (Etats Unis). Dans Le Manifeste communiste, Marx insiste sur le fait que les reculs sont inévitables dans la lutte des classes, mais que le mouvement prolétarien finit par progresser. 

Nous avons vu que l'histoire n'a pas balayé le communisme et que bien souvent les populations l'ayant vécu dans leur vie de tous les jours ne l'a pas rejeté, au contraire. 

C'est donc une étape dans le processus dialectique: la Chine actuelle montre une réussite tactique face à l'impérialisme, tout comme le parti communiste Vitenamien, Laotien ou Keralais qui nécessitent de développer leurs forces productives pour résister face à l'impérialisme capitaliste. Cuba se distingue par sa fidélité idéologique et sa résistance à l’impérialisme, il le paie avec un fort isolement.

Cette résilience face au capitalisme mondial montre l'adaptabilité dialectique du communisme. Il n'a pas été rejeté par les populations, il est passé par une nouvelle phase dialectique.